Les voisins.
Á l’heure où les couples divorcent pour un oui ou pour un non, autant vous dire que mes voisins du dessus ne sont pas à la page.
Voilà près de trois ans qu’ils ont emménagés dans la copropriété tel des « casseurs de briques » ou des « bûcherons », bruyants au possible. Tous deux accompagnés d’une marmaille piaillante, hurlante, sautante, ce qui, vu de l’extérieur, peut paraître normal.
Mais, il y a un mais… ça ne l’est pas… !
Certes, les appartements sont mal insonorisés les normes à l’époque n’étaient pas aussi sévères. Il y a près de quarante ans que j’y vis, c’est la première fois que j’ai à subir de tels énergumènes sans aucune éducation. Nous étions jusqu’à présent entre voisins « en famille », supportant tant bien que mal le ronron de l’autre.
Avec eux, impossible !
Avec le temps, j’ai compris le comportement anormal des trois enfants, en observant celui des parents.
La mère, encore en activité, pratiquement jamais là pour assumer son rôle, y compris le week-end. Se considérant plus comme la quatrième fille de son époux que celle qui les a portés et les a mises au monde.
Le père, « vieux beau » à la retraite, devait bien se douter en épousant une « fillette » de vingt ans de moins, que tôt ou tard il y aurait un hic. N’ayant pas le peps et surtout le profil pour assumer la fermeté d’un « jeune » papa, appliquant les méthodes d’un grand-père soixante-huitard.
« Cool ma poule ! Fais l’amour pas la guerre »
Une fois pourvu au lever, coucher, douches, repas, lessives, allers-retours à l’école de sa progéniture, ce dernier leur laisse faire tout et n’importe quoi une fois rentré. Enfermées telles des ourses en cage, hiver comme été, qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il vente.
Les petites le savent et s’en donnent à cœur joie. Sautant à pieds joints, hurlant à plein poumons, déménageant la chambre à longueur de journée, tout en jouant à trap trap dans tout l’appartement. Ceci devant le regard béat de leur « cher papa », pas plus dérangé que s’il entendait le zonzon d’une abeille.
Quand le calme revient, c’est parce que « Attila » ou plutôt devrais-je dire « Maman » arrive ! D’un coup, comme par magie, silence…
Prouve bien que les enfants sont conscients, quoi que l’on puisse en dire, que leur âge n’excuse pas leur façon de faire. Les limites doivent être posées dès la petite enfance, apparemment ça n’a pas été assimilé par le père qui pourtant en a presque la garde complète, vu la présence « par intérim » de la mère.
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Donc, le pourquoi du comment… le problème de ce couple ne date pas d’hier, c’est un « zuip » ancré depuis un bon paquet d’années au vu des gueulantes entendues à travers leur plancher… mon plafond !
Un « zuip » ignoré pourquoi ?
Par espoir que tout s’arrange ?
Par manque d’argent ?
Parce que les enfants sont « trop » jeunes ? (la bonne excuse)
Quoi qu’il en soit, la guerre entre les deux est maintenant déclarée, les « princesses » en sont l’enjeu principal, tout en restant sous le même toit cela va de soi !
- Aujourd’hui je prends les petites !
- Ensemble ou à part ?
- Non juste untel …
- Je ne suis pas d’accord !
- Bon et bien tant pis, samedi je ne suis pas là !
Sur ce, le dimanche passe…
Quand arrive le face à face inévitable, plutôt que laisser monter la pression au risque de se péter une artère, au moment de se croiser se lancer des éclairs…
Elle :
allons-y pour la démantibulation et le réagencement des meubles ! N’oublions pas le bon vieux compagnon de « coupe conversation défouloir » bien bruyant, j’ai nommé « aspirateur-ami » !
(Je suis en dessous, je déguste « la petite musique » pas un recoin pour me protéger à part m’enfuir …)
Lui :
dans ces moments de crise, je me demande où il se cache, ce qu’il peut bien faire ? En tout cas, il ne moufte pas. Il attend le lundi matin après avoir accompagné les gamines, entre deux lessives, pour appeler le copain où le confident familial afin de se dégonfler.
Les rares fois où je l’ai rencontré, il joue le fier et l’homme libre qui roule des mécaniques, en clignant ses paupières au regard bleuté.
Genre : « Tout va bien dans le meilleur des mondes. Je « sais que tu sais » que ma femme m’en fait voir de toutes les couleurs, de toute façon je n’ai qu’à claquer des doigts ou plutôt des cils, « elles » me tombent toutes dans les bras ! »
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Pauvre de lui, pauvre de toi, si tu savais mon vieux !
Tu n’es qu’un pauvre mec, qui n’a pas le courage de t’avouer une bonne fois pour toute que ton couple ne tient pas debout. Arrête de te voiler la face, organise-toi pour couper les ponts qui n’existent plus avec ta femme-ado ! De toute façon tu es malheureux à en crever, tes filles aussi. Tout ce que tu gagnes, c’est qu’en grandissant elles viennent s’ajouter à la longue liste des « pattes bancales » de la vie. Ne viens pas me dire que tu fais tout pour elles, « tout » ce serait s’épanouir dans un environnement sans tiraillements, sans hurlements, sans qu’elles soient le « cocolo », la monnaie d’échange entre toi et leur mère.
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Pauvre d’elle, pauvre de toi, si tu savais gamine !
Je ne sais pas ce qu’il t’a pris de vouloir être maman, tu n’en as pas la carrure. Il ne suffit pas de faire des mamours et jouer de tes longs cheveux bruns, porter neuf mois un bebilou et même deux en simultané, pour croire que la suite de l’histoire va couler comme un concours d’entrée à HEC !
Tu travailles ? Mais tu le savais avant…
Tu trouves ton mec plus vraiment à ton goût, trop mou, trop vieux, trop tout, pas assez, mais ça aussi tu le savais avant ! Au lieu de partir de la maison à la première heure et revenir à la dernière, éviter la confrontation avec ton futur « ex », prend ton courage à deux mains, pour une fois organise-toi afin d’assumer ton rôle de « maman » à part entière. Un jour, tes filles te reprocheront tes absences, tes coups de gueule, tes silences, ton manque de temps, l’amour ne s’achète pas. Tu sais pertinemment que tu pourrais les avoir près de toi plus longuement ! Finalement, tout ce qui t’importe c’est que « ton vieux » assume bien l’intendance que tu ne supportes pas…
Alors, bouge-toi ! Bouge- toi !
Bougez-vous !
Je veux retrouver le calme autour de moi …
Nathalie
Le plaisir d’écrire