Mais quel est donc ce jardin étrange qui cache en son cœur tant de chapeaux pointus ? Les arbustes, les maisonnettes, les fleurettes … un mélange de nature très stricte, avec de belles rebelles, à la fois des couleurs sobres, et d’autres, plus pétulantes, étincelantes.

- Pom, pom, pom, nous sommes la colonne de protection ! Attention damoiselle, si vous passez les limites, nous serons obligés de sévir … dans les allées, toujours dans les allées, vos petits pieds.

Plutôt surprise par cet accueil, j’ai donc fait attention où je mettais les pieds… heureusement, dès qu’un angle me le permettait, je flashais.

Remarquez le mélange extraordinaire de jardin dit « à la française » et celui « à l’anglaise »

Après avoir pris de la hauteur, nous retrouvons notre colonne de « coldstream guards » britanniques. Juste à côté des roses anciennes. Sans doute plus nombreuses au printemps, j’ai pu tout de même en apercevoir deci-delà.  

Même en hauteur, la garde rapprochée était présente, laissant paraître sur la droite un des jardiniers, très occupé à couper la lavande… nous avons ainsi pu en ramener un petit bouquet.

Comme vous le savez, je ne résiste pas aux « carillonneuses ». Qu’elles soient grandes ou petites, peu importe, je suis attirée comme un aimant. Cette dernière présentait en plus de jolis petits « pioupiou » au-dessus de ses épaules, j’ai trouvé vraiment mignon comme décoration d’entrée pour « l’huilerie ».

Oups, cher lecteur, j’avais oublié de souligner … ce jardin a été créé (en 1978), tel qu’il aurait pu exister au XVIIIe siècle,  par Cécile Chancel, avec l’aide du paysagiste Tobbie Loup de Viane. Ce jardin extraordinaire est né en même temps que les chais et les vignes ainsi que les oliviers, je vous les montrerai sur un autre article. Cette petite maisonnette cache le matériel pour fabriquer l’élixir doré, l'huile d'olives si chère à la cuisine provençale.

Cette chouette faisant le guet sur le persil m’a presque fait peur tant son regard était dissuasif.

Incroyable le mélange des couleurs, mais aussi des variétés ! Je suis ici plantée au milieu des choux… oups, des bettes à cardes rouges…

Là, je suis sûre de moi (pour une fois) la lavande, qui parfumait l’atmosphère…

J’aurais bien dit que c’était de la sauge, et vous ?

Comme voisin de « palier », pardon, d’allée, quelques chapeaux pointus auréolés de pommes…

Je commençais à avoir chaud, une petite pause sur cette chaise qui me tendait les bras, a été bienvenue. Dans un décor pareil, je serais bien restée jusqu’au soir…

Seulement voilà, j’apercevais au loin tant de beaux arbustes et de jolies fleurs… 

Nathalie

Le plaisir d’écrire

Pour finir la balade de juillet à travers champs, je ne pouvais passer à côté de ces baies rouges et vertes où des milliers d’oiseaux venaient de temps en temps prendre leur pitance, tout simplement se cacher.

Comme une colonie de champignons, j’ai vu apparaître ces étranges « chapeaux pointus » rouge orangé. Ils ressemblaient à des lutins, placés tels les gardiens des lieux, prêts à donner l’alerte…

Lorsque j’ai entendu un peu plus loin le « fracas » puissant d’une voix plus autoritaire que celle de ce charmant ruisseau occupé (avec qui j'avais conversé plus avant), je me suis approchée de plus près, pour observer. Quelques truites sautaient, avec une telle rapidité, que je ne peux aujourd’hui vous les montrer…

La fraîcheur de l’eau transforme les couleurs, la vivacité des teintes, de vert, de rose…

Seraient-elles des cousines aux fleurs rencontrées sur d'autres rives ? A moins que…

légèrement différentes dans leur robe champêtre. Celles-ci m’ont paru être toutes retournées... j’avais beau tourner la tête dans tous les sens, impossible d’en connaître le bon.

 Je retrouvai ici mon ruisseau bavard. Il dévalait et « cascadait » avec une force et une voix, tonitruante !

- Mais d’où viens-tu « Ruisseau » ? 

-  Ma pauvre petite, je reviens de loin… quand je te disais que j’étais épuisé !

Un peu plus haut, se trouve un parc immense. J’ai été chargé de mission : désaltérer tous les habitants matin et soir. Ce sont des gens de la « Futée », oups, de « La Haute ». Quelques plantes exotiques qui ne survivraient pas bien longtemps chez nous si je n’étais pas là…

- Oh… je vois « Ruisseau » ! Bon courage pour ta journée et ta mission d’importance…

A peine avais-je avancé de quelques pas, que j’aperçu quelques échantillons de ces beautés... effectivement, moins rustiques !

Ont-elles eu peur de « l’étrangère » qui passait par là ? Je les vis se serrer les unes contre les autres.

Tant pis pour vous damoiselles, la curiosité réserve quelquefois des surprises, y compris une promeneuse à l’affût de prendre le portrait, de quelques fleurs de juillet…

Nathalie

Le plaisir d’écrire

Tous ceux qui connaissent un peu la Provence, savent que le ciel en été est bas, brumeux, voire gris-bleu. Contrairement aux apparences, c’est en hiver ou les jours de grand mistral, qu’il sort sa palette des plus beaux bleus.

Je ne sais si c’est l’heure, l’angle de vue qui a apporté cette belle teinte.

A intervalles réguliers, j’entendais « criailler », voleter, des oiseaux qui, je le pensais, aurait dû se trouver au bord de la mer et non en pleine campagne !

Pourtant, sur le toit de ce hangar, ils étaient au garde-à-vous…attendaient-ils une personnalité, cela ne m’aurait pas étonnée…

Il est vrai qu’ils avaient du « champ » pour voir arriver « l’étrangère » venue troubler leur tranquillité.

Regardez un peu la couleur du ciel dite « classique » l’été en Provence ! Comparé à la première, et celle du dessus, il y a une sacrée différence ...

Au détour d’un sentier, un petit havre de paix, profitait de la quiétude du matin. Le forage et son puits annonçaient l’eau toute proche…

Il fallait qu’elle soit fraîche, présente et chantante afin que vive la communauté du jardin potager… 

Un « cuicui » me fit lever la tête, j’aperçu ce petit pioupiou. Il m’expliqua avec force et détails que ses copains et copines étaient partis en vacances, le laissant seul dans sa campagne.

Il avait beau savoir que leur absence ne serait pas longue et éternelle, il chantait sa tristesse de ne pouvoir faire comme eux…

Patience « Petit oiseau » ! Tôt ou tard les copains reviendront à tire d’aile.

Laisse passer le temps, profite du présent, bientôt ils seront à nouveau près de toi tout pimpants, heureux de venir te trouver en chantonnant.

Nathalie

Le plaisir d’écrire

Pendant ce temps, le soleil continuait à briller, avançant au rythme du temps qui passe, me donnant la possibilité à ce moment précis, d’apercevoir un contre-jour superbe…

Je ne me suis pas fait prier pour le « subtiliser », prendre quelques-uns de ses rayons, pour mieux les emmagasiner dans ma « bibliothèque mémoire ». Vous vous rappelez…celle qui me réchauffe les jours où il fait gris. 

Ma curiosité toujours en éveil, je contournais le bâtiment. Non, il n’y avait pas vraiment de grande surprise qui m’attendait, seulement quelques objets hétéroclites restés bien à l’abri du mur et de la soupente.

Sur ce champ fauché de frais, la brume au loin est bien apparente. Mélange d’humidité de la nuit, chaleur de début du jour, tout un monde, une atmosphère en apesanteur…

Les collines, vue d’ici, semblaient avoir été rongées par un souriceau des champs, géant et mangeur d’arbres… juste pour le détail, la route en arrière-plan, est celle qui mène vers les Alpes de Haute Provence.

Le petit cadeau surprise me fut réservé un peu plus loin, par l’intermédiaire de ce beau bouquet de chardons…

Il n’était pas encore fleuri pour le cueillir et grossir mon bouquet de fleurs sèches.

Tant pis ! Je reviendrai…

J’avais à présent un peu chaud, c’est avec joie que j’entendis chantonner un petit ruisseau…

Nathalie

Le plaisir d’écrire

Depuis l’année dernière je n’avais plus qu’entre-aperçu les « belles » des prés.

Le soleil en pleine face, j’ai commencé à humer une odeur de fromage de chèvres… puis, je me suis dit : « mais quel est ce mur blanc » ? J’ai compris aux bêlements et aux jolis minois, que mes copines les biquettes venaient en courant à ma rencontre.

Impatiente de déguster leur petit déjeuner, quelques « blanquettes » se foutaient totalement de prendre la pose ! Le cyprès c’est trop bon, une photo ne les intéressait absolument pas…

Une « punkette » à la mèche était totalement effarée de voir faire ces sœurs goulues… elle en frisait de honte.

Heureusement, messire « bouc » avec sa longue barbe, observait avec bienveillance tout son harem, près à intervenir au cas où l’une de ces « belles » fasse preuve de trop d’effronterie. 

Un peu de tenue mes « biquettes » nous sommes filmés !

Qu’auraient-elles fait si ces dernières avaient vu les fleurettes rose tendre, croisées en poursuivant ma promenade…

Nathalie

Le plaisir d’écrire